Dr Jérôme Weinman chirurgien dentiste à Paris et à Genève

LE PLATELET-RICH PLASMA : PRP

Table des matières

QU’EST CE QUE LE PRP ?

Le PRP ou Plasma Riche en Plaquette (Platelet-Rich-Plasma) est la première génération de concentré plaquettaire liquide injectable dans les tissus mous (derme, conjonctif).

Il est obtenu après centrifugation de quelques tubes de sang prélevés sur le patient (prise de sang) et l’addition d’un anticoagulant d’origine animale (porcine). Grâce à cet anticoagulant, ce concentré plaquettaire ne peut pas se prendre en masse rapidement: la fibrinogenèse est bloquée et la formation du caillot de fibrine est rendu impossible. Un substrat plasmatique est récupéré danses tubes de centrifugation qui contient un concentre des plaquettes sanguines. Le PRP est reste donc liquide, grâce à l’anticoagulant, suffisamment longtemps pour être réinjecté au patient.

Le PRP est utilisée dans de très nombreuses spécialités médicales. Il s’est rendu célèbre pour ses thérapies esthétiques dites « anti-âge » ou bien des thérapies » d’accélération du processus cicatricielle lors d’accident ou de cicatrice post-opératoire.

Les traitements par PRP sont dits autologues: c’est à dire préparé à partir du sang du patient. Comme le prélèvement est en circuit fermé stérile il n’y a pas de risque de contamination croisée avec un agent extérieur.

Le PRP, grâce aux facteurs de croissance contenus dans les plaquettes, favorise la synthèse des fibres collagènes qui est la trame fibreuse de la peau, mais aussi du cartilage et de l’os.

Les facteurs de croissance, contenus dans les plaquettes, favorisent le processus de cicatrisation tant au niveau de l’os néoformé qu’au niveau des tissus mous comme le conjonctif des muqueuses buccales après la chirurgie. Ils stimulent les cellules cicatricielles du patients afin d’optimiser la régénération du tissus conjonctif des muqueuses et du tissus osseux néoformés. Il permet ainsi une cicatrisation plus rapide et plus complète.

D’OÙ VIENT CETTE TECHNIQUE ?

En France comme aux Etats-Unis, la technique n’est pas nouvelle. Orthopédistes et médecins du sport l’utilisent depuis des années pour traiter les lésions tendineuses, articulaires ou des complications de cicatrices.

Le docteur Arun K. Garg, DMD, Professor of surgery in the division of oral and maxillofacial surgery and director of résidence training at the University of Miami Leonard M. Miller School of medicine en Floride, a été un des premiers à décrire cette technique, il y a un vingtaine d’années. Il l’a l’appliqué à l’esthétique aux protocoles de chirurgie orale. Il est actuellement le promoteur d’une des plus grosses compagnies américaines de formations médicales dont les congrès tournent en permanence dans toutes les grandes villes des Etats-Unis d’Amérique. Il est le promoteur de la plus grande société scientifique en implantologie aux USA: The International Dental Implant Associationdont le docteur Jérôme Weinman est membre.

Sur la photo, le Professeur Alfred Sebban, en compagnie du Dr Jérôme Weinman, au symposium organisé par la « Dental Implant Association » du Professeur Arun K. Garg, à Chicago, en 2018.

LES DOMAINES D’UTILISATION DU PRP

Chirurgie implantaire

Le PRP est principalement utilisé en chirurgie implantaire. Il est injecté en intra-buccal lors de greffes osseuses, avec tous types de greffons, ou lors de la pose d’implants dentaires. Son objectif est d’accroître la capacité de cicatrisation et de régénération des tissus et des greffons, tout en favorisant l’ostéointégration des implants dentaires.

Médecine esthétique  

Le PRP est injecté pour rajeunir la peau du visage et des lèvres, offrant un effet de embellissement. Il est aussi utilisé pour traiter le décolleté, le dos des mains, ou encore les zones dégarnies du cuir chevelu (alopécie).

Réduction des cicatrices

Le PRP peut aussi aider à réduire les cicatrices. Grâce à ses propriétés régénératrices, il favorise la réparation de la peau et atténue l’aspect des cicatrices.

Atténuation des douleurs des articulaires

Le PRP est employé pour aider à régénérer les tissus des articulations, notamment en cas d’usure prématurée due à l’effort ou à un traumatisme, permettant ainsi de réduire la douleur.

LES ACTEURS DU MÉCANISME D’ACTION DU PRP

Le plasma

Le plasma contient des éléments indispensables à la survie des cellules, comme des nutriments, des vitamines, des hormones, des sels minéraux et des protéines.

Parmi les protéines présentes dans le plasma, on trouve les molécules qui jouent un rôle crucial dans la coagulation du sang et la formation du caillot de fibrine servant de support pour la reconstruction des tissus.

Les plaquettes

Les plaquettes sont des acteurs clés dans la régénération des tissus biologiques. Elles libèrent des facteurs de croissance essentiels (tels que FGF, PDGF, TGF-B, EGF, VEGF, IGF).

Ces facteurs favorisent la migration, la différenciation et la multiplication des cellules souches, tout en stimulant des cellules comme les fibroblastes et les cellules endothéliales. Cela permet de produire une nouvelle matrice extracellulaire et de favoriser la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, un processus appelé néo-vascularisation.

Les séquences physiologiques thérapeutiques du PRP :

  • La prolifération des cellules souches.
  • La migration des macrophages et cellules souches.
  • La formation d’un réseau tridimensionnel de fibrine.
  • La sécrétion de molécules chimio-attractives par les plaquettes et leucocytes présent dans le réseau.
  • La différentiation des cellules souches dans les différents types cellulaires nécessaires à la restauration du tissus incriminé.

La PRÉPARATION Du PLATELET-RICH-PLASMA

Un prélèvement sanguin est effectué sur le patient, comprenant entre 1 et 8 flacons de 10 ml (une quantité minime par rapport au volume total de sang, équivalente à une prise de sang classique).

Contrairement au PRF, un traitement anti-coagulant est ajouté dans les tubes de prélèvement pour que le plasma reste liquide, ce qui permet de l’injecter même lors d’un long temps opératoire.

La centrifugation des flacons permet de séparer les composants du sang et d’obtenir un concentré très riche en plaquettes. Dans certains cas, deux centrifugations sont réalisées pour obtenir une fraction encore plus concentrée en facteurs de croissance, dans un petit volume injectable.

Une partie de ce concentré est injectée dans et autour du site chirurgical.

Une autre partie peut être mélangée à différents types de matériaux osseux (autogène, allogène, xénogène ou synthétique) pour combler un défaut osseux.

Utilisations cliniques

Ce procédé est utilisé dans toutes sortes d’interventions chirurgicales, comme les greffes pré-implantaires. Il est notamment employé pour le comblement de sinus, avec parfois la pose immédiate d’implants, ou pour combler des déficits osseux après une extraction. Il peut aussi favoriser la cicatrisation des tissus mous gingivaux après la pose d’implants ou lors de greffes de gencives ou de conjonctif enfoui.

Conclusion

Grâce aux avancées en ingénierie génétique et en biochimie ces dix dernières années, la régénération osseuse devient plus rapide, plus abondante, de meilleure qualité, et surtout plus sûre comparée à d’autres méthodes.

Remarques

Les techniqueS de greffes sériques autologues, essentiellement les PRP, sont validées par le Professeur Meningaud chef de service en chirurgie maxillo-faciale à l’hôpital Henry Mondor

Les techniques de greffes sériques autologues utilisées, pour La forme de caillot de fibrine les PRF, sont validées par le docteur Joseph Choukroun.

VOS QUESTIONS SUR LE prp

Quels sont les inconvénients des injections de PRP ?

  • Douleur lors de l’injection : La piqûre peut être douloureuse ou simplement ressentie comme telle. Pour réduire cette sensation, l’inhalation de MEOPA peut aider, ou un patch anesthésiant EMLA peut être appliqué par le patient avant la séance pour engourdir la zone.
  • Sensation de brûlure après l’injection : Il est possible de ressentir une sensation de brûlure. Une crème hydratante, apaisante et anti-inflammatoire peut être prescrite ou utilisée après la séance, et doit être appliquée pendant plusieurs jours.
  • Apparition de papules : De petites bosses peuvent apparaître après l’injection, mais elles disparaissent généralement en moins d’une journée.
  • Ecchymoses : Des bleus peuvent apparaître au niveau des points de piqûre ou suite à une prise de sang. Une crème anti-hématome peut aider à réduire ces marques.

Quelles sont les complications éventuelles ?

  • Le PRP provient du propre sang du patient, ce qui limite les risques d’effets secondaires. Cependant, il contient parfois des adjuvants d’origine animale, comme un anticoagulant pour éviter que la fibrine ne s’agglomère, ce qui peut entraîner quelques réactions inflammatoires légères, telles que œdème ou rougeurs, qui disparaissent généralement en quelques jours.
  • Il est aussi important de noter que certains médicaments, comme l’isotrétinoïne ou le Roaccutane, peuvent interagir avec le PRP et provoquer des effets indésirables.
  • Pour éviter tout risque, il est donc conseillé de signaler tout traitement en cours ou récent, et éventuellement de suspendre certains médicaments si nécessaire..

Quelles sont les contre-indications ?

  • Les lésions cutanées infectées empêchent la prise de sang et l’utilisation du PRP.
  • Les lésions avec une croissance cellulaire anormale doivent faire l’objet d’un diagnostic préalable par un dermatologue.
  • Les personnes atteintes de maladies du sang, comme le lupus avec thrombocytopénie, ne sont pas éligibles au PRP. Une analyse sanguine peut être réalisée pour vérifier le nombre de plaquettes.
  • Les maladies auto-immunes, notamment le lupus, doivent être prises en compte.
  • La prise d’antiagrégants comme l’aspirine, le Kardégic, ou certains aliments comme le cacao ou le curcuma, en même temps qu’un traitement sanguin, est contre-indiquée.
  • Les médicaments photosensibilisants, tels que certains antibiotiques ou antidépresseurs, rendent également le traitement par PRP inapproprié.
  • Pour des raisons de précaution, les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas suivre ce traitement. En cas de grossesse pendant le traitement, il faut en informer immédiatement le médecin et arrêter le traitement.

Quelles spécialités médicales testent les bénéfices des PRP ?

De nombreuses spécialités médicales explorent l’utilisation du PRP pour améliorer les résultats de diverses interventions. Parmi elles, la chirurgie cardiaque, l’implantologie dentaire, la rhumatologie (notamment dans le traitement de l’arthrose), ainsi que la médecine esthétique, jouent un rôle clé dans cette recherche.

En chirurgie réparatrice et esthétique, le PRP est utilisé pour favoriser la régénération tissulaire lors de lipostructures (greffes de graisse), ainsi que pour améliorer la cicatrisation des plaies. La médecine esthétique s’est particulièrement emparée de cette technique pour renforcer l’efficacité des implants capillaires et pour traiter les cicatrices hypertrophiques, qui sont des marques en volume souvent difficiles à estomper.

Les injections de PRP ont aussi montré leur efficacité pour accélérer la cicatrisation des plaies chroniques en chirurgie réparatrice. Cela permet de réduire le temps de récupération et d’améliorer la qualité de la cicatrisation.

Depuis longtemps, les chirurgiens-dentistes utilisent le PRP pour optimiser les interventions implantaire, notamment lors de la pose d’implants dentaires, ainsi que pour favoriser la régénération osseuse lors de greffes maxillaires. Cette technique contribue à renforcer la stabilité des implants et à accélérer la reconstruction osseuse.

En résumé, le PRP est une approche innovante qui trouve des applications dans plusieurs domaines médicaux, grâce à ses propriétés de stimulation de la régénération tissulaire et de cicatrisation.

IMPORTANT : Utilisation selon la législation du pays

Il est à noter que tous les chapitres concernant l’usage des PRP (Plasma Riche en Plaquettes) et les cellules souches dans les protocoles de médecine régénérative sont rédigés à titre d’information générale.

En effet, la législation de certain pays, dont la France, n’accepte pas encore ces protocoles novateurs alors que de nombreux autres les ont d’ores et déjà validés, de même que toutes les thérapies fondées autour des cellules souchs (Stem cell), en particulier aux USA. Leur usage est pour le moment réservé au milieu hospitalier.

La législation pour leur usage dans les protocoles curatifs semble être plus souple en France et en Suisse et de toute façon, très discuté car les avantages sont indubitables. De nombreux praticiens pionniers oeuvrent pour que les avancées de la législation soient symétriques à celles de la science et de leurs applications thérapeutiques tant curatives qu’esthétiques.